Ce récit mêle mon enquête personnelle pour découvrir l’existence vivante des bhikkhunīs à une exploration documentée de leur histoire, du Bouddha jusqu’à aujourd’hui.

titulaire d’un doctorat obtenu en Nouvelle-Zélande. À droite : Vén. Dhammavaci.
Toutes deux ont été ordonnées ensemble à Bodh Gaya, en Inde.
Introduction personnelle
C’était en août 2020, lors d’une conférence sur zoom organisée par Payap Lifelong Learning : «Women in Buddhism». Je m’y étais inscrit par curiosité, pensant entendre parler des Mae Chi thaïlandaises (ces femmes en blanc qui soutiennent les moines) ou des thilashin birmanes (robes roses, vie monastique sans ordination pleine).
Mais lorsque Dhammananda est apparue sur l’écran, vêtue d’une robe safran, j’ai eu un choc ! Il existe des équivalentes féminines aux moines, elles sont pleinement ordonnées – des bhikkhunīs.
Encore plus surprenant, j’apprends que cette tradition date de l’époque du Bouddha, mais qu’aujourd’hui elles ne sont pas pleinement reconnue dans la société, alors même qu’elles suivent les mêmes 227 règles de base (Pātimokkha) que les moines, (avec 121 préceptes en plus).
Dhammananda Bhikkhunī nous explique que leur présence dans la Sangha est une nécessité vitale. Elles ont un rôle complémentaire, par exemple là où les moines ne peuvent agir – dans l’intimité des prisons féminines, auprès des femmes enceinte ou d’une mère qui vient d’accoucher –, les bhikkhunīs interviennent, bénissent, nouent les fils protecteurs.
Je suis admiratif par la vision pragmatique, dénouée de superstition que Dhammananda partage avec nous. Lorsqu’on lui demande si elle pratique aussi les bénédictions de véhicules, elle répond que bien sûr, mais elle ajoute toujours qu’une conduite prudente est la meilleure façon d’éviter les accidents. Cette pratique, à la fois rigoureuse et incarnée, me révèle un bouddhisme que je n’avais que peu entendu des moines bhikkus.
Les statues des premières Bhikkhunīs
Dhammananda nous raconte l’histoire de treize statues des premières bhikkhunīs, bannies d’un temple de Bangkok parce qu’un chef provincial avait exigé : « Effacez leurs noms. Des moines ne peuvent vénérer des femmes, fussent-elles des saintes. » L’abbé, déchiré, les a confié à Dhammananda pour 2 000 bahts – une aumône, alors que chaque statue en valait 50 000. Sans lieu pour les accueillir, elle a fait construire la Vihara Yasodhara, où elles peuvent désormais inspirer les pèlerins.
À la fin de la conférence, une certitude m’a saisi : il me fallait voir ces femmes en safran, pas en photo ni en théorie mais en chair et en os. Je devais aller à Nakhon Pathom voir aussi les statues en métal doré des premières bhikkunis ordonnées par le Bouddha de mes propres yeux. Je venais de comprendre que sans les Bhikkhunīs, le bouddhisme était incomplet.
Je suis donc monté sur ma petite moto et j’ai pris la route pour Nakron Pathom.

Visite du monastère Songdhammakalyani à Nakorn Pathom
16 décembre 2020 – Nakhon Pathom
Je me réveille tôt à Nakhon Pathom. Je vais boire mon café chez Amazon, je regarde la ville s’animer discrètement : enfants en uniforme sont en route pour l’école, des policiers surveillent le traffic, le quotidien d’une petite ville thaïlandaise qui s’organise.
Puis vient le moment : le temple des bhikkhunīs. La route est intimidante – large, bruyante, arrogante. Je me trompe de côté, la circulation est effrayante, mais je me reprends. Je passe l’entrée du Wat Songdhammakalyan, je parque ma petite moto.
C’est un temple qui ressemble à tous les autres temples de Thaïlande.
À mon arrivée, un silence poli m’accueille. On ne sait trop que faire de ce visiteur inattendu. Je reste tente d’expliquer avec mes mots en thaï qui bégaient, mais je ne sais même plus moi-même ce que je suis venu faire ici, jusqu’à ce qu’une moniale s’approche, souriante mais interrogative. « Je… je souhaiterais voir les statues des bhikkhunīs, si c’est possible. » Son visage s’illumine. « Bien sûr ! » Et soudain, je ne suis plus un étranger. Je suis un invité.

Elles sont là, alignées dans leur sérénité figée : treize des premières Bhikkhunīs ordonnées par le Bouddha, celles dont les noms faillirent disparaître. Je les contemple une à une. Je reconnais le nom de la tante de Bouddha. C’est donc vrai ! La famille du bouddhisme est réunie ! La moniale m’offre un café et me propose de m’asseoir. Elle est la Vénérable. Dhammaparipunna. Elle me raconte son parcours, professeur d’université titulaire d’un doctorat obtenu en Nouvelle Zélande, elle a ressenti le besoins de prendre un rôle actif dans le bouddhisme, elle a quitté sa vie civile pour se faire ordonner Bhikkhunīs en Inde. La force tranquille de sa foi me bouleverse. Nous partageons un moment de simplicité comme je n’ai rarement eu avec un moine. Une seconde moniale se joint à nous, elle est la Vénérable Dhammavaci.
Le Bouddha de la Guérison
Elles me guident ensuite vers la salle du Bouddha de la Guérison. Une magnifique représentation dessiné par Dhammananda elle-même. Je m’assois loin derrière les moniales qui chantent une prière, comme il est d’usage dans les temples. Puis, l’une d’elle me tend une bouteille d’eau avec un geste à la fois simple et solennel. « C’est de l’eau bénite. » Je la prends avec les deux mains. «Vous savez, ajoute-t-elle doucement, ce n’est pas de la magie. Chaque jour, nous psalmodions ici. Les vibrations de nos voix traversent l’eau. Ce sont les ondes qui purifient » Je hoche la tête, touché par cette explication – à la fois scientifique et sacrée. Je boirai cette eau plus tard dans la journée, et je vous l’avoue: je n’ai jamais rien senti d’aussi pur.

Puis la Vénérable Dhammananda apparait, elle a terminé son temps d’écriture matinal et sort marcher dans le jardin du temple. Dhammaparipunna lui annonce ma visite. Elle s’approche du visiteur insolite que je suis. Je bafouille une salutation parce que je suis impressionné. Je lui explique que j’ai assisté à sa conférence quelques mois plus tôt et que j’ai ressenti le besoin de venir. Elle propose que nous, nous asseyons sous un arbre. Je l’écoute, fasciné. Sa sagesse et son humour m’impressionnent. Quelle personnalité !
Avant de partir, je signe le livre des visiteurs. Je promets que la prochaine fois je préviendrai de ma visite et que je resterai pour le repas en commun.
Je repars l’esprit apaisé. J’ai maintenant la preuve que la famille est au complet. La Sangha est double : Bhikkhus (moines) et les Bhikkhunis (moniales). Les laïcs sont doubles, les Upāsakā (hommes) et les Upāsikā (femmes). Le Bouddhisme est une chaise qui repose sur ses 4 pieds.
Contexte historique des bhikkhunis
Le terme bhikkhunī, issu du pali est le féminin de bhikkhu, le mot qui désigne un moine bouddhiste, ou étymologiquement « personne qui vit de l’aumône ». Bhikkhunī désigne donc les femmes pleinement ordonnées dans la tradition bouddhiste (Wikipedia). En français, on peut utiliser le terme moniale, équivalent féminin de moine.

L’histoire des bhikkhunis remonte aux débuts du bouddhisme, avec Mahāprajāpati Gotamī, tante et mère adoptive du Bouddha, première femme ordonnée.
La première ordination d’une femme du temps du Bouddha
Mahāpajāpatī Gotamī est la tante du Bouddha, c’est elle qui s’est occupée du jeune prince quand il était enfant. Après le décès de son mari, elle prend une décision qui étonne toute la cour : elle veut rejoindre la communauté monastique fondée par Bouddha, son fils adoptif.
Elle se rend devant le Bouddha et lui demande l’ordination. Mais il refuse. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Le Bouddha, qui voyage beaucoup à travers le nord de l’Inde pour enseigner, part pour Vesali. Mahāpajāpatī ne renonce pas : elle se rase les cheveux, revêt des vêtements simples, comme une mendiante, et marche vers la forêt de Mahāvana avec cinq cents princesses Sakya. Ensemble, elles entreprennent un long pèlerinage à pied vers Vesali. Le voyage est dur et éprouvant. Devant la porte du monastère, elles s’effondrent, poussiéreuses, les pieds gonflés, en larmes.

Le vénérable Ānanda les voit. Ému, il décide d’intercéder. Mais Bouddha refuse encore. Alors Ānanda pose une autre question, simple et directe :
— Maître, une femme qui entre dans la communauté peut-elle atteindre la sainteté, jusqu’à l’extinction des désirs ?
Le Bouddha répond :
— Oui, elle le peut.
Ānanda insiste. Mahāpajāpatī Gotamī n’est pas une simple disciple. Elle est la tante qui a élevé Siddhartha, l’a protégé et nourri. Le Bouddha reste silencieux. Puis il accepte. Mais à une condition : les femmes devront suivre une discipline plus stricte que les hommes. Avant l’ordination complète, elles devront observer six années de formation. Elles devront recevoir l’ordination à la fois des nonnes et des moines. Et, une fois bhikkhunis, respecter 311 préceptes, contre 227 pour les hommes.
Mahāpajāpatī accepte sans hésiter. Elle devient la première bhikkhunī de l’histoire. Les princesses qui l’accompagnent sont aussi ordonnées. La communauté des femmes naît. Elle s’étend bientôt dans toute l’Inde, puis à Ceylan, grâce à Sanghamitta, la fille de l’empereur Aśoka.
Mahāpajāpatī, elle, atteint le plus haut degré de réalisation : l’état d’arhat. Quand elle s’éteint, le Bouddha lui rend hommage en marchant derrière son cortège funèbre. Jamais il n’a offert un tel honneur à un autre être humain.
Cette histoire est relatée dans les Bhikkhuni Vagga et les commentaires associés. Le Bhikkhuni Vagga est une section du Vinaya Pitaka – l’ensemble des règles monastiques bouddhiques – qui décrit en détail la naissance de la communauté des femmes et les conditions fixées par le Bouddha pour leur ordination.
Aujourd’hui, en Thaïlande, cette lignée de bhikkhunis a disparu. La loi ne reconnaît pas leur existence. Les femmes qui choisissent cette voie vivent dans la difficulté, soumises à plus d’épreuves que les hommes (Rasdusdee, 2020). Pourtant, leur mémoire persiste. Au Wat Thep Thidaram, à Bangkok, une statue en bronze de Mahāpajāpatī Gotamī rappelle à tous la force et la persévérance de la première femme ordonnée dans le bouddhisme.

Visite du Wat Thepthidaram, Bangkok
8 septembre 2022
J’avais vaguement entendu parler du Wat Thepthidaram, ce temple de Bangkok construit par Rama III pour sa fille, la princesse Vilasmaya, et j’avais cru comprendre qu’il abritait des statues de bhikkhunīs (Kom Chad Luek, 2022). Je devais aller vérifier.
C’est un après-midi pluvieux à Bangkok, j’arrive au temple, je lis sur une affiche près d’une entrée qu’il est appelé « le temple des bhikkhunīs ». Le complexe monastique est très vaste mais presque désert. Je cherche avec peine la bonne salle. Je pousse une porte ouverte : à l’intérieur, je découvre des statues de bhikkhunīs, 52 figures arrangées en groupe atour du Bouddha au centre. Certaines sont assises, d’autres à genoux ou accroupies, et seulement trois sont debout sur les côtés. Une figure distincte semble représenter Mahāpajāpatī Gotamī, la première femme ordonnée dans le bouddhisme, isolée et mise en évidence. Les statues semblent converser entre elles tout en méditant.

Je prends une série de photographies. Je me rends compte que ce temple témoigne de l’attention portée par le roi Rama III à l’histoire des femmes dans le bouddhisme. Longtemps fermé, il n’a été ouvert au public qu’après qu’une émission de télévision ait éveillé l’intérêt des Thaïlandais pour ces statues méconnues, contribuant ainsi à leur visibilité (Kom Chad Luek, 2022).
La lignée des Bhikkhunis : transmission et disparition
En Inde, après la première ordination de Mahāpajāpatī Gotamī et de ses disciples, la lignée des bhikkhunīs se développe rapidement. Pendant plusieurs siècles, les femmes ordonnées participent pleinement à la vie monastique, suivant les préceptes et contribuant à la diffusion du Dharma (Kabilsingh, 1991).
Cette reconnaissance de la part du Bouddha lui-même fait que le bouddisme est historiquement la première religion au monde a avoir admis que les femmes avaient le même potentiel spirituel que les hommes (Dhammananda Bhikkhunī, 2020).
Cependant, à partir du XIᵉ siècle, des bouleversements politiques et sociaux amorcent le déclin du bouddhisme en Inde. Les invasions, les conflits et le déplacement des monastères provoquent la disparition progressive des bhikkhunīs en Inde, tandis que les moines masculins continuent de perpétuer leur lignée pour encore quelques décennies avant que l’hindouisme ne redevienne la religion dominante (Kabilsingh, 1991).
Au Sri Lanka
Le bouddhisme est arrivé au Sri Lanka au IIIᵉ siècle avant notre ère. L’empereur Ashoka y a envoyé son fils Mahinda guider les hommes vers la vie monastique, et sa fille Sanghamittā fonde la lignée des bhikkhunīs. Pendant des siècles, les nonnes vivent en communautés stables, transmettant leur savoir et leur discipline. Mais en 1017, le roi Rājendra Chola, puissant souverain tamoul hindou, envahit l’île. Ses armées détruisent villes et monastères, et les communautés bouddhistes sont dispersées. Privées de leurs abbayes et de leurs maîtresses spirituelles, les bhikkhunīs ne peuvent plus ordonner de nouvelles nonnes. La lignée, si vivante depuis des siècles, s’éteint presque complètement. (De Silva, 1981)
Ainsi, pendant près de mille ans, la lignée des bhikkhunis persiste, mais finit par s’éteindre, laissant un vide dans le Theravāda qui ne sera comblé qu’avec la réintroduction moderne, notamment au Sri Lanka et plus tard en Thaïlande.
Un tournant majeur a lieu en 1996, lorsque le Sri Lanka restaure officiellement l’ordination des bhikkhunis dans la tradition Theravāda.
Dans le bouddhisme Mahāyāna, certaines écoles ont maintenu l’ordination complète des moniales, avec des règles et des rôles variables selon les contextes. Les lignées de bhikkhunīs se sont conservées en Chine, au Vietnam et en Corée, où les communautés féminines sont actives et disposent de monastères autonomes. Aujourd’hui encore, l’histoire et la place des bhikkhunīs reflètent la diversité des traditions bouddhistes face à l’ordination des femmes.

Au Sri Lanka, en décembre 1996, après presque mille ans d’interruption, l’ordination complète des bhikkhunīs est rétablie pour la tradition Theravāda. La difficulté tenait au fait que le Vinaya exige une double ordination : par un chapitre de bhikkhus (moines) et un chapitre de bhikkhunīs (moniales). Or, ces dernières avaient disparu du Sri Lanka depuis le XIᵉ siècle, rendant le processus impossible localement. Pour surmonter cet obstacle, on invita des bhikkhunīs coréennes à participer à la cérémonie, aux côtés des moines Theravāda locaux. C’est ainsi que dix Sri-Lankaises reçurent l’ordination complète, marquant une renaissance historique, bien que non sans débats et oppositions (Jutima, 2002).

Ordination moderne en Thaïlande
En Thaïlande, la situation est différente. Il y a une interdiction légale. Depuis 1928, le Sangha Act (loi régissant le clergé) interdit explicitement aux moines thaïlandais d’ordonner des femmes. C’est une décision prise par le Conseil suprême de la Sangha avec l’appui de l’État. Résultat : les femmes thaïlandaises qui veulent devenir bhikkhunīs doivent aller à l’étranger (souvent au Sri Lanka ou en Inde) pour recevoir l’ordination, et leur statut n’est pas reconnu officiellement en Thaïlande.

Chronologie du Bouddhisme et des Bhikkhunīs
Vers 563–483 av. J.-C. – Naissance du Bouddha
- Siddhartha Gautama naît dans le royaume des Sakyas, dans le nord de l’Inde.
- Après son éveil, il commence à enseigner le dharma et rassemble ses premiers disciples masculins, les bhikkhus.
Vers 500 av. J.-C. – Première communauté féminine
- Mahāprajāpati Gotamī, tante et mère adoptive du Bouddha, demande à être ordonnée.
- Après hésitation, le Bouddha accepte : les bhikkhunīs, femmes pleinement ordonnées, sont créées.
- Les premières communautés féminines vivent en monastères stables, avec des règles strictes et des abbesses pour guider les novices.
IIIᵉ siècle av. J.-C. – Transmission au Sri Lanka
- L’empereur Ashoka envoie son fils Mahinda pour introduire le bouddhisme aux hommes au Sri Lanka.
- Sa sœur Sanghamittā fonde la lignée des bhikkhunīs, permettant aux femmes locales de recevoir l’ordination complète.
- Afin de codifier les enseignements bouddhistes et les consigne par écrit sur des feuilles de palmier, les communautés sri-lankaises organisent le quatrième concile bouddhique vers 80 av. J.-C. à Aluvihara, sous le patronage du roi Valagambahu.
- Les bhikkhus et bhikkhunīs sri-lankais (singhalais) deviennent missionnaires en Asie du Sud-Est, transmettant plus loin le bouddhisme Theravāda.
IXᵉ–XIIIᵉ siècles – Expansion en Asie du Sud-Est
- Le bouddhisme Theravāda s’établit progressivement en Birmanie et en Thaïlande grâce aux missionnaires singhalais, principalement des bhikkhus.
- Des communautés de moines se développent, soutenues par les royaumes (locaux) Môn, Tai et Bamar (Bagan).
- L’ordination des femmes a varié selon les régions et les époques : dans certains cas, des bhikkhunīs étaient pleinement ordonnées, tandis que dans d’autres, l’ordination féminine était limitée, voire inexistante. Des archives suggèrent que des communautés de bhikkhunīs ont existé en Thaïlande jusqu’à la période d’Ayutthaya (XIVᵉ–XVIIᵉ siècles). À partir de cette époque, ces communautés ont disparu, remplacées par une lignée exclusivement masculine, soutenue par le pouvoir royal et l’influence des moines singhalais (Tathālokā Bhikkhunī, 2015).
XIᵉ siècle – Déclin du bouddhisme en Inde
- Les invasions des Ghaznévides et d’autres envahisseurs, la chute des dynasties protectrices et la montée de l’hindouisme entraînent le déclin progressif du bouddhisme en Inde.
- Les bhikkhunīs disparaissent complètement en Inde, tandis que l’ordre des moines survit encore quelques décennies.
1017 – Effondrement de la lignée au Sri Lanka
- Le roi Rājendra Chola, puissant souverain tamoul hindou, envahit le Sri Lanka.
- Ses armées détruisent villes et monastères, dispersant les communautés bouddhistes.
- Les bhikkhunīs, vivant en communautés stables, sont dispersées.
- Privées de monastères et d’abbesses pour organiser la formation et l’ordination, elles ne peuvent plus transmettre la lignée.
- Selon les règles strictes, pour qu’une femme devienne bhikkhunī, il faut l’approbation de moines et nonnes déjà ordonnés. Avec la destruction des monastères et la mort ou fuite des bhikkhunīs, la lignée s’éteint presque complètement.
XXe siècle – Renaissance partielle
- La lignée des bhikkhunīs est rétablie au Sri Lanka et dans d’autres pays Theravāda.
- En Asie du Sud-Est, la présence des nonnes reste souvent limitée et informelle selon les pays.

Bibliographie
Tathālokā Bhikkhunī. (2015). Glimmers of a Thai Bhikkhuni Sangha History v2.2. Gautami Samayiki, 5(2), 20–21.
Rasdusdee, P. (2020). Constructing ‘Legitimacy’: A Multimodal Case Study of Bhikkhuni Communities in Thailand [Thèse de doctorat, University of Leeds]. https://etheses.whiterose.ac.uk/id/eprint/27963/
Kom Chad Luek. (2022, janvier 5). Wat Goddess Ram : Les religieuses et leur histoire. Kom Chad Luek. https://www.komchadluek.net/news/lifestyle/130718
Dhammananda Bhikkhunī. (2020, 17 août). Woman in Buddhism [Lecture]. Life Long Learning Program, Payap University, Chiang Mai, Thaïlande.
Jutima, A. (2002, Spring). Full ordination for nuns restored in Sri Lanka. The Insight Journal. Barre Center for Buddhist Studies. https://www.buddhistinquiry.org/article/full-ordination-for-nuns-restored-in-sri-lanka/?utm_source=chatgpt.com
De Silva, K. M. (1981). The Anuradhapura period. Dans A history of Sri Lanka (Chapitre 6 « The Anuradhapura Period »). University of California Press.
Kabilsingh, C. (1991). Thai women in Buddhism. Parallax Press.
New Mandala. (2014, January 7). Time for a bhikkhuni sangha? Retrieved from https://www.newmandala.org/time-for-a-bhikkhuni-sangha/
Religion.info. (2017, January 29). Thaïlande : la controverse sur les moines femmes bouddhistes n’est pas résolue. Retrieved September 23, 2025, from https://www.religion.info/2017/01/30/thailande-controverse-sur-les-moines-femmes-bouddhistes/
Ce texte et les photos sont de © Frédéric Alix, 2025, les photos ont été prises en 2020 et 2022.
merci de m’avoir lu jusqu’à la fin
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