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Sur les traces de la Reine Malika à Mae Ai

Pourquoi cette enquête ?

Depuis l’an dernier, avec ma co-auteure Alma, nous menons une recherche sur le rôle des femmes dans la société de l’ancien Lanna. Nous avons remarqué dans cette région, des indices d’un matriarcat implicite, une structure sociale où les femmes, en particulier les mères, occupent une place centrale dans la famille et la transmission du pouvoir. Alors que nous recensons les légendes et les personnages historiques, un nom attire mon attention : Malika.

« Née en 1588, l’année du Dragon, Malika était la fille du roi et de la reine de Fang. Elle a régné sur la région qui porte aujourd’hui son nom. »

Fang : une ville située à plus de 100 kilomètres au nord de Chiang Mai. C’est là, selon plusieurs récits locaux, qu’aurait régné une souveraine du nom de Malika. Pourtant, aucune mention dans les manuels d’histoire, aucun ouvrage universitaire ne semble lui être consacré. Comment une reine, supposément si importante qu’un large district porte encore son nom, peut-elle être absente des archives officielles ? Est-ce que la légende a pris le pas sur la réalité ? A-t-elle vraiment existé ?

1.    Première recherche – Les récits d’Internet

Face à ce silence académique, je me tourne vers une autre source : Internet. Rapidement, des blogs en thaï mentionnent Wiang Malika, littéralement « la cité de Malika », aujourd’hui connue sous le nom de Mae Ai. Grâce à mon fidèle traducteur en ligne, je plonge dans ces récits digitaux.

Les blogs en ligne sont les versions modernes des contes populaires, où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice du récit collectif. Plusieurs auteurs de la région racontent une histoire similaire : une reine qui aurait gouverné avec sagesse, fondé une cité et marqué l’histoire locale. Un détail me fascine : Malika aurait constitué une armée de femmes.

À mesure que les récits se recoupent, la crédibilité du mythe semble se renforcer. Pourtant, les nuances divergent : certains la décrivent comme une reine guerrière habillée en homme, d’autres comme une mère protectrice.

Mais l’Internet a ses limites. Aucun livre, aucun article académique ne vient confirmer ces témoignages numériques. Si je veux en savoir plus, une seule solution s’impose : me rendre à Mae Ai. C’est là, sur place, que je pourrai croiser les récits, interroger les habitants et peut-être, découvrir la véritable histoire de la Reine Malika.

Je mets mon sac dans le coffre de ma moto, j’ai avec moi mon téléphone pour prendre des notes, mon appareil photo à portée de main, l’enquête commence.

2.    Un premier arrêt : Le Monument de Fang

Après plusieurs heures de route depuis Chiang Mai, j’arrive enfin à Fang. Au nord de cette petite ville, un monument imposant est dédié aux parents de Malika, le roi Jao Fang et la reine Sam Piu. Plusieurs temples de style birman-shan sont installés dans ce quartier (on est à quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec le Myanmar). Les statues se trouvent sur un terrain municipal, distinct des temples, mais relié à eux par des murs percés de portes.

En arrivant sur le site, je découvre deux statues majestueuses représentant le couple royal, debout côte à côte, chacune surmontée d’une ombrelle dorée à un seul niveau. Ce détail n’est pas anodin : il symbolise leur statut de personnes honorables, sans être de la noblesse élevée mais cela montre aussi leur égalité, un fait rare dans l’iconographie royale où l’homme est souvent représenté avec un rang plus élevé que son épouse.

Fang, 04/03/2025
le roi Jao Fang et la reine Sam Piu

A côté, un sanctuaire abrite une seconde représentation du couple, cette fois vêtu de soie et paré de bijoux scintillants. L’atmosphère est plus intime, et malgré les murs carrelés, propice au respect et à la spiritualité. Je prends un moment pour observer des personnes venues déposer des offrandes et dire une prière. Dans une vitrine je vois les nombreuses donations de diadèmes, parures et sacs à mains pour la reine.

Fang, 04/03/2025

Je demande à un couple pourquoi ils sont venus faire une offrande aux statues ce matin, ils me répondent simplement que c’est parce qu’aujourd’hui ils ont congé.

L’espace devant le monument est conçu pour accueillir des cérémonies traditionnelles. C’est ici que se déroulent des danses et des chants narratifs en l’honneur de Jao Fang et de Sam Piu, perpétuant ainsi la mémoire de cette lignée royale et de leur fille, Malika. J’ai vu une vidéo sur YouTube dans laquelle on voit des danseurs et de musiciens raconter en musique et en mouvements, l’histoire de cette famille qui a marqué la région.

Fang, 04/03/2025
Le magasin entre la statue et le sanctuaire où on peut tout acheter pour faire une offrande. La femme a droite de l’image est en train d’acheter un billet de loterie.

Sur un panneau explicatif, je lis cette partie de l’histoire.

« Alors qu’elle était enceinte, la mère de Malika rêva d’un éléphant blanc portant des fleurs de jasmin. Ce rêve l’inspira à nommer sa fille Malika, qui signifie « jasmin ». À la même époque, elle était troublée par les agissements de la concubine principale se son mari le roi de Fang. Lors d’une cérémonie d’offrandes à la statue de Bouddha, cette concubine alluma les bougies avec négligence, provoquant leur chute et brûlant la bouche de la statue. Lorsque Malika vint au monde, elle était d’une beauté éclatante mais portait une marque : une fente sur sa lèvre inférieure, reflétant la blessure infligée à la statue brûlée. »

« À l’âge de 18 ans, alors que le Lanna était sous la domination du roi birman de Taungoo, son père fit construire une cité fortifiée au nord de Fang et l’offrit à sa fille, lui demandant de poursuivre la lutte pour l’indépendance. Cette cité fut nommée en son honneur : « Wiang Malika » (Ville de Malika). »

Ce qui est dans l’histoire officielle : À partir du XVIe siècle, le royaume de Lanna passa sous domination birmane après la prise de Chiang Mai en 1558. Pendant plus de deux siècles, les rois de Lanna furent des vassaux de la cour de Taungoo (puis Ava), devant fournir tributs et troupes.

3.    La Citadelle de Mae Ai

Je reprends ma moto, et une vingtaine de kilomètres plus loin, j’arrive à Mae Ai. Google Maps m’indique un virage à gauche dans 200 mètres. Un grand panneau confirme la direction: l’hôpital public et le monument de la Reine Malika. Je tourne, le chemin gravit la colline, passe devant l’hôpital et gare mon véhicule près d’une petite cabane où un militaire monte la garde. Il surveille l’entrée du camp militaire, mais aussi la statue de la reine, érigée sur ce qui fut autrefois sa citadelle, « Wiang Malika ».

Mae Ai, 04/03/2025
L’enquêteur en pleine investigation devant la statue de Malika.

Le premier monument dédié à Malika se trouve ici, financé par le budget de l’hôpital public. La statue, perchée en hauteur, donne l’impression qu’elle veille toujours sur la région et son armée. Pour l’atteindre, il faut gravir un escalier, flanqué à mi-chemin par un arbre sacré et deux maisons des esprits renfermant les armes de la Reine. À côté, un pilier honore son cheval. C’est peut-être un détail pour vous, mais honorer une monture montre que son propriétaire a été élevée au rang de quasi divinité. 

Lorsque j’arrive au sommet, je découvre Malika sous une ombrelle dorée à trois niveaux – un symbole royal supérieur. Puisque ses parents ne sont représentés qu’avec un seul niveau, cela nous démontre qu’elle a acquis sa légitimité par ses propres mérites.

Elle porte un pantalon en soie blanche, signe de sa dévotion aux enseignements du Bouddha. Pourtant, en parcourant d’autres photos et vidéos, je constate qu’elle est parfois vêtue de tenues différentes, toujours en soie éclatante. – Lors de ma deuxième visite, elle portera du rose.

Mae Ai, 27/07/2024

Je prends mon temps pour photographier la statue sous tous les angles, lisant avec attention les panneaux explicatifs. C’est presque comme si elle me racontait son histoire elle-même. Tout autour, des inscriptions gravées sur des plaques de pierre ou de bois contiennent des prières aux esprits qui lui sont liés. Derrière elle, se trouve l’entrée du camps militaire.

« La citadelle était principalement habitée par des femmes. Peu portée sur les mondanités, la reine Malika se fit connaître pour ses talents martiaux et ses compétences au combat, notamment en tir à l’arc. Elle forma et dirigea une armée de guerrières qui défendirent la ville contre les assauts punitifs des Birmans. La reine Malika gouverna son royaume avec une détermination inébranlable à ne jamais se marier.»

Je vois s’approcher une femme d’âge moyen. Elle s’agenouille, des fleurs entre ses mains jointes, elle récite une prière, puis va placer l’offrande aux pieds de la statue. Je l’interroge naïvement avec les quelques mots que j’ai. Elle m’explique qu’elle habite Mae Ai et vient régulièrement rendre hommage à la Reine, qu’elle considère comme une protectrice. Elle mentionne aussi que tous les 18 avril, les habitants organisent une grande cérémonie en son honneur. Des moines et des officiels y assistent, tandis que des femmes exécutent des danses traditionnelles Lanna, accompagnées d’orchestres et de chants racontant l’histoire de Malika. À cette occasion, les participants versent de l’eau sur la statue et déposent des guirlandes de jasmin.

Mae Ai, 27/07/2024

Curieux d’en apprendre plus, je demande au militaire de service s’il existe d’autres lieux dédiés à Malika. Il m’indique une route qui serpente vers le nord, en direction du Myanmar. Après quelques kilomètres sur un chemin escarpé, je découvre un sanctuaire où plusieurs maisons aux esprits se côtoient. Ce sont les esprits gardiens de la ville. Peu d’éléments concrets subsistent ici, je lis patiemment tous les noms, Malika n’y est pas mentionnée. Peut-être le militaire m’a t’il mal compris ou qu’il existe une autre statue que je n’ai pas vue.

Un gros village

La ville moderne de Mae Ai se limite essentiellement à un axe principal, suivant la grande route, et ne s’étend guère au-delà d’un bloc de profondeur. Au-delà de cette artère, Mae Ai redevient un gros village planté à flanc de collines et entouré de paysages verdoyants. Ses habitations sont majoritairement des maisons individuelles, éparpillées entre des jardins luxuriants et des rizières qui s’étendent entre les différentes communautés locales. La rivière Mae Ai serpente paisiblement à travers la vallée, apportant fraîcheur et vie à la région. 

Je m’arrête un instant au bord de la rivière et vais m’assoir au bord de l’eau. Je me souviens du récit de Malika lors de son rendez-vous tragique. 

« Sa force et son courage sur le champ de bataille contrastèrent avec sa timidité dans ses interactions avec les hommes. Un épisode célèbre de sa vie raconte un rendez-vous avec un jeune homme au bord d’une rivière. Gênée par sa fente labiale et submergée par la timidité, elle ne put lever le visage et se mit à pleurer. Cet événement donna à la rivière le nom de Mae Ai, qui signifie « rivière timide ». C’est après cet épisode que les habitants commencèrent alors à appeler Wiang Malika par le nom de Wiang Mae Ai, qui peut aussi vouloir dire « la Cité de la Mère Timide ».

Mae Ai, 04/03/2025

« Tous les récits s’accordent à dire que Malika se sentait uniquement à l’aise en présence de femmes.»

En parcourant un quartier de maisons, je vois un grand abri semblant abriter un esprit. Je m’approche et y voit un portrait de Malika. Cet abri est en son honneur. Cet abri occupe un terrain comme une habitation. Et chez les voisins, je vois un sanctuaire dédié aux esprits liés à la Reine. Elle est présente un peu partout.

4. La Dimension Spirituelle – Le Temple Wat Phra That Pu Chae

Je me dirige vers un monastère perché sur une autre colline d’où s’échappe une source en un mince filet scintillant. C’est le temple Wat Phra That Pu Chae. J’ai trouvé un document sur le site officiel de la ville de Mae Ai qui mentionne un lien entre ce temple et l’histoire de Malika. Le lieu est réputé pour son chedi ancien et une légende entourant une source miraculeuse. 

Le sentier qui monte serpente à travers des hauts arbres aux feuilles énormes. A mi-chemin, je remarque plusieurs maisonnettes, disséminées ça et là pour les esprits protecteurs du lieu. En arrivant au temple, je constate que la disposition du hall de prières est inhabituelle: son entrée fait face au chedi, une configuration peu courante, sans doute dictée par la géographie du site.

Mae Ai, 27/07/2024

L’intérieur du hall de prière est désert, seul le Bouddha trône en silence. Je tourne autour du Chedi, lis les inscriptions et photographie chaque détail. Puis, je vois l’ombre d’un moine qui sort d’un kuti (habitation), je mène mes pas dans sa direction en espérant croiser son attention.

Nous échangeons quelques salutations avant qu’il ne me demande ce qui m’a mené jusqu’ici. Il me parle alors de la source mystérieuse qui coule sous le chedi du temple, une eau sacrée dont on dit qu’elle aurait des vertus curatives. Cette source n’a été aperçue qu’une seule fois, raconte-t-il, apparaissant soudainement avant de disparaître à nouveau dans les entrailles de la terre. Toutefois, on voit cette eau sortir de la colline en contrebas du temple. Il me parle aussi de la fondation caritative installée dans l’enceinte du temple qui est dédiée à la réhabilitation des personnes souffrant d’addictions à l’alcool et aux drogues. Comme je suis un peu lent, je ne fais pas tout de suite le rapprochement avec la source curative.

« Malika utilisait une colline à l’ouest de la citadelle comme base défensive. Elle savait que cette colline abritait une source sacrée aux vertus curatives. Pendant la guerre, elle appliquait des feuilles de bétel sur les blessures de ses guerrières et les plongeait dans l’eau sacrée pour les guérir. Après la guerre, la reine vint pratiquer le Dhamma sur cette colline. Lors de ses méditations, elle eut une vision dans laquelle un moine vénéré lui conseilla de construire un stupa sur la colline afin de purifier son karma. Elle fit alors ériger un stupa destiné à abriter des reliques du Bouddha, connu sous le nom de Phra That Pu Jae. »

Cette vocation de soin trouve encore un écho aujourd’hui, puisque le temple abrite désormais une fondation dédiée à la réhabilitation des personnes souffrant d’addictions à l’alcool et aux drogues.

En quittant le temple, je jette un dernier regard au chedi, et à cette discrète source miraculeuse, qui continue, tout comme l’histoire de Malika, de marquer Mae Ai.

5. L’Héritage de Malika à l’École de Mae Ai

Après ma visite au temple, je décide d’explorer un autre lieu clé : l’école publique Mae Ai Wittayakom. Cette école a intégré l’image de Malika à son identité : elle utilise l’image de la Reine comme son emblème et a même frappé une pièce commémorative à son effigie pour célébrer un anniversaire important.

En arrivant sur place, on ne peut pas la manquer: la statue de la reine Malika est installée à l’entrée du campus. L’environnement autour du monument a été récemment rénové, avec de nouvelles plantations et un sol réaménagé, le tout inauguré en juin 2024.

Un gardien surveille l’entrée de l’école. Je lui explique que je m’intéresse à la reine Malika et que j’aimerais prendre des photos. Il me répond « ok » avant de disparaître.

Mae Ai, 04/03/2025
Le monument à Malika, à l’entrée de l’école Mae Ai Wittayakom (qui fête ses 50 ans).

Des enseignant de Chiang Mai et d’ailleurs m’ont confirmé que non seulement l’histoire de Malika n’était pas enseignée dans le programme scolaire national mais qu’en plus, ils n’avaient aucune idée de qui était Malika.

Par contre, j’ai questionné deux amis qui ont fait leurs classes à Mae Ai. Tous deux ont partagé avec moi que Malika est bien connue à Mae Ai et Fang, que son récit est enseigné à l’école aux enfants grâce à la statue installée sur le campus et aux cérémonies qui lui sont dédiées.

J’ai lu sur le site internet officiel de l’école que chaque année, les professeurs organisent une cérémonie devant la statue, financée par leurs propres dons. En 2021, lors de la prise de fonction d’un nouveau directeur, celui-ci a d’abord rendu hommage à la maison des esprits de l’école avant de se recueillir devant la statue de la reine Malika, montrant ainsi l’importance de cette figure dans la culture locale.

Cette visite me fait réaliser que l’héritage de Malika ne se limite pas aux légendes et aux temples. À travers l’école, son souvenir perdure et continue d’inspirer les nouvelles générations. En repartant, je me demande combien d’enfants, en croisant cette statue chaque jour, grandissent avec l’image d’une reine forte et bienveillante, à la fois protectrice de son peuple et guide spirituelle. 

« La reine Malika régna sur la ville avec sagesse et paix pendant 40 ans, jusqu’à sa mort à l’âge de 58 ans. Son règne apporta prospérité et sécurité à la cité, et elle forma des femmes à devenir des guerrières, assurant ainsi la protection de la ville contre les invasions. »

Alors que le soleil commence à descendre derrière les montagnes, je quitte Mae Ai. Mon enquête sur Malika touche à sa fin, mais son histoire, elle, continue de vivre dans le cœur des habitants de ce coin de Thaïlande.

Mae Ai, 04/03/2025

Conclusion

Cette enquête m’a permis de mesurer l’importance de la mémoire populaire dans la construction de l’histoire. À travers les récits oraux, j’ai découvert combien la frontière entre mythe et réalité est ténue, et comment ces histoires, transmises de génération en génération, façonnent l’identité d’une région. Si l’histoire officielle choisit ce qu’elle retient et ce qu’elle oublie, les légendes locales, elles, continuent d’exister dans la mémoire des habitants, témoignant d’un passé qui refuse de disparaître totalement.

Mais cette exploration a aussi révélé une dynamique plus large : l’effacement des figures féminines de l’histoire officielle. A Chiang Mai, la Reine Chiraprapha, bien qu’ayant pacifié un Lanna en crise (résolu pacifiquement deux conflits armés) à une époque où aucun héritier mâle ne voulait assumer le trône, n’est souvent mentionnée que comme une simple reine de transition. Après elle, une autre reine régente, placée par le roi de Taungoo, a été encore plus brutalement effacée, au point que son nom même nous échappe. Puis est venue Malika, dont la mémoire s’est totalement évanouie des récits officiels thaïlandais, alors qu’elle demeure une figure importante dans l’histoire locale. Ces destins oubliés montrent que des femmes ont joué un rôle bien plus actif que ne le laissent croire les récits traditionnels, et combien il est essentiel de redonner une voix à celles qui ont façonné l’histoire dans l’ombre.

Fang, 04/03/2025

Épilogue

Sous domination birmane, le roi Fang Udom Din tenta de libérer sa ville en défiant l’autorité de Taungoo. Malgré une résistance acharnée, Fang fut assiégée durant trois ans, plongeant la population dans la famine et le désespoir. Constatant l’issue inévitable et refusant de se rendre, le roi et la reine Nang Sam Phiu choisirent de se sacrifier ensemble en sautant dans le puits sacré Bo Sao Wa. Touché par leur courage, le roi birman ordonna d’épargner les habitants avant de se retirer, mettant ainsi fin à l’occupation militaire directe de Fang. Le Lanna resta pacifiquement vassale des rois birmans jusqu’au XVIIIe siècle.

Fang, 04/03/2025
Le monument au couple royal de Fang a été construit devant le puits dans lequel ils se seraient suicidés.

Le puits se trouve aux pieds des statues. Les pèlerins venus rendre hommage au couple royal accrochent un tissus à la barrière.

À l’entrée du sanctuaire voisin, une boîte aux lettres est installée avec la mention « poste de l’amour ». Il y aurait-il un héritage romantique qui aurait survécu au destin tragique de ce couple? Voilà qui pourrait être le point de départ d’une nouvelle enquête.

Fang, 04/03/2025
accrocher des tissus à la barrière du puits fait partie du rituel complet

texte et photos @ Frédéric Alix, 2024 et 2025

Mae Ai, 04/03/2025
Lors de ma seconde visite, Malika portait un habit rose.
Fang, 04/03/2025
donations pour la Reine Sam Piu, mère de Malika
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