En trois parties :
1- Mon voyage en Arakan(récit personnel).
2- Qui sont les Rohingya ?
3- L’histoire continue dans l’actualité(chronologie choisie et commentaire personnel).
1/3 – Mon voyage en Arakan
Mrauk U, le 12 mars 2011
La salle est un mal éclairée, tout comme les rues de Mrauk U qui ne le sont pratiquement pas. J’utilise une lampe de poche pour me promener de nuit, j’ai peur de tomber dans un des nombreux ruisseaux qui coulent le long des chemins.
Sur l’écran de télévision de l’unique restaurant ouvert le soir, les images d’une catastrophe qui secoue le Japon. Je ne comprends pas tout ce qui se passe. Depuis plusieurs jours, je n’ai ni internet ni la télévision. Je suis arrivé dans l’Etat d’Arakan il y a deux jours.
Depuis des années je rêvais de visiter l’ancienne capitale de Mrauk U (que l’on prononce « miaou » ou plutôt « mio-ou »). J’ai compté trois touristes à Mark U, et tous les trois mangeons par hasard au même endroit. Il y a un allemand avec qui j’ai sympathisé hier, et un japonais, son visage est collé à l’écran. C’est lui qui m’a expliqué qu’il y avait eu un tremblement de terre très important au Japon, qu’un tsunami en avait résulté avec pour conséquence l’inondation d’une centrale nucléaire. Il a essayé de contacter sa famille, sans succès, il est très inquiet. Pas de connexion internet ici, et les téléphones publics permettent difficilement de passer des appels internationaux.
note : Nous sommes en 2011, très peu d’endroits au Myanmar sont équipés du wifi, pour accéder à internet il faut aller dans un shop. Les téléphones portables sont encore très chers, beaucoup de particulier ont installé un téléphone sur une table dans la rue, ils servent de téléphone public, mais pour les appels internationaux, c’est beaucoup plus compliqué.
Un homme prend la parole en anglais, il nous distribue à tous les trois des plans de Mrauk U avec des adresses utiles et les dizaines de temples sont répertoriés. Il parle très fort, je crois qu’il est un peu ivre. Il ne nous regarde pas dans les yeux mais semble regarder au loin, un peu comme un politicien en meeting. Il nous parle de la grandeur des Arakanais. Il explique que le Royaume d’Arakan est beaucoup plus ancien que celui de Bagan. Il date d’une époque pré-bouddhiste, mais il ajoute que Bouddha a voyagé jusqu’en Arakan, que la statue de Mahamuni a été coulée lors de son voyage ici. Il énumère des noms de rois que je ne retiens pas, il explique que sa culture est unique et importante, mais qu’elle est aujourd’hui menacée par l’arrivée des étrangers musulmans venus du Bengladesh voisin : les Rohingya.
J’ai une méfiance naturelle envers les gens qui parlent fort dans les lieux publics. Ma méfiance est décuplée quand leur discours est un discours de haine envers une population tierce. J’ai quand même envie d’en savoir plus, je lui demande depuis quand les Rohingya vivent dans la région. Mes doutes sur son état d’ébriété se confirment, il n’arrive pas à entendre ma question et répète son texte en boucle. A d’autres tables, des gens qui doivent être des locaux l’écoutent avec respect. L’homme se tourne alors vers eux et continue son meeting en langue arakanaise.
Je passe plusieurs jours magnifiques à Mrauk U. Je prolonge même mon séjour pour pouvoir visiter d’autres sites.
Selon les archéologues, les preuves de l’existence du Royaume d’Arakan remonteraient au Ve siècle de notre ère. Mrauk U a été la capitale du Royaume d’Arakan depuis 1431. A son apogée, la ville aurait compté plus de 120’000 habitants et faisait du commerce avec le Portugal, les Pays-Bas, l’Arabie, l’Inde et les Royaumes birmans de Bago et Ava. Son territoire maximal a contenu plus de la moitié du Bangladesh y compris Chittagong et probablement Dhaka.
Convoitée et plusieurs fois attaquée par les birmans, l’attaque de 1785 a mit fin à l’indépendance du Royaume d’Arakan. C’est à ce moment là que la statue de Mahamuni, symbole bouddhiste de l’Arakan, d’une très grande importance, a été emmenée à Mandalay.
Aujourd’hui, Mrauk U est un gros village de quatre à cinq mille habitants.
Un conducteur de trishaw me montre un terrain qui devrait devenir un aéroport. Il craint que la tranquillité du lieu soit anéantie le jour où les touristes débarqueront en grand nombre. Un autre villageois me parle d’un projet de chemin de fer qui est en cours. Le gouvernement central veut absolument que l’Etat d’Arakan soit relié au reste au pays. Mais les premiers travaux de construction ont déjà abimé des sites archéologiques importants et il est prévu qu’ils détruisent un temple qui se trouve sur la ligne. Un gazoduc et un oléoduc sont également en construction. Ils relieront Sittwe (sur le Golf de Bengale) à la province du Yunnan en Chine. Ces deux tubes sont d’une importance énorme et représentent des investissements très importants. La compagnie Sud-Coréenne Daewoo a conclu un accord avec le gouvernement du Myanmar pour l’exploitation du gisement de gaz offshore au large de Sittwe. La Chine projette de construire un port en eaux profondes pour y recevoir le pétrole d’Arabie sans passer par le détroit de Malacca. Quand je lui demande pourquoi les gens de la région s’opposent à ces projets qui vont rapporter de l’argent à l’économie locale, il se met à rigoler en me disant que l’argent ira dans les poches des birmans, la population arakanaise est pauvre et le restera.
Sittwe, le 17 mars 2011
Je suis revenu à la capitale actuelle de l’Etat d’Arakan. Un voyage d’une journée sur un gros ferry. J’ai compté que l’on devait être une centaine de passagers sur le pont supérieur et qu’il devait y avoir deux cents personnes sur le pont inférieur. Lorsque j’ai cherché à aller aux toilettes, j’ai mené un parcours d’obstacles, enjambant les passagers assis sur le sol. Il régnait une bonne humeur contagieuse et je ne me suis pas ennuyé un seul instant.
Sittwe est situé au bord du Golf du Bengale. On voit de très gros bateaux arrimés au large. A moins d’une centaine de kilomètre plus au nord se trouve le Bangladesh. La route qui suit la côte direction sud est en très mauvais état, il faut une trentaine d’heures pour rejoindre Yangon.
La ville n’est pas très grande et j’ai beaucoup de temps pour flâner. Je visite le musée arakanais. J’y vois de très belles statues anciennes. Hélas, aucune explication en anglais et personne ne parle une langue étrangère, mais le personnel est très souriant.
Au centre ville, se trouve une belle mosquée. Je vais m’asseoir dans la cour en face du bâtiment réservé aux prières et j’observe les allées et venues des fidèles. Quittant le centre, je m’aventure dans des quartiers peuplés uniquement de musulmans. Tous travaillent dans la pêcherie. Ma visite ne passe pas inaperçue, on me montre du doigt, on parle de moi avec des voix très fortes, les gens sortent pour me regarder passer, les visages ne sont pas tous accueillants je prends quelques photos mais je ne m’attarde pas.
Le marché au poisson est très vaste. Du poisson frais est continuellement déchargé, empilé, pesé et presque immédiatement vendu. Une section est réservée au poisson séché, l’atmosphère y est beaucoup plus calme, les vendeurs dorment entre les étalages. Un tea shop est situé dans le marché, c’est l’endroit idéal pour s’asseoir et observer. Je commande un thé et des samossas, je m’assieds sur un mini tabouret et je regarde passer les brouettes de poissons.
Un homme me dévisage, il vient vers moi.
– Mais, tu étais à la mosquée tout à l’heure ? Tu n’as rien contre les musulmans ?
L’homme est musulman et ma présence paisible semble lui plaire. Il prend un mini tabouret et s’assied à côté de moi. Il me demande si j’ai déjà entendu parler des Rohingya. Je lui réponds que oui, les médias ont parlé des gens qui se sont enfuis sur des bateaux en direction de la Malaisie. L’homme me demande si en occident on parle d’eux, il veut aussi savoir si il y a des musulmans dans mon pays, si ils sont bien traités.
En peu de temps, des amis de l’homme nous ont rejoint et il y a maintenant une dizaine de personnes assises devant moi. Tous cherchent à me paraître sympathiques. On m’apporte un autre thé et une nouvelle assiette de samossas. L’atmosphère est détendue, on rigole.
L’homme m’explique que sa famille est originaire du Bangladesh et qu’ils vivent à Sittwe depuis deux générations. Aujourd’hui, il est commerçant en import et export pour toutes marchandises qui ont besoin de passer la frontière. Il m’explique qu’il n’a pas de passeport Myanmar mais une carte d’identité qui ne lui permet pas de voyager librement dans le pays. Il ne peut circuler que dans la région comprise entre Sittwe et la frontière bengalie. Il n’a aucun droit. Son discours ne me choque pas plus, puisque (nous sommes en 2011, au tout début du processus de démocratisation du pays) très peu de citoyens du Myanmar ont des droits, la loi de la peur est encore une réalité partout. Il veut absolument m’inviter chez lui, il veut que je goute à la cuisine de sa femme, il veut que je voie sa maison et que je parle de sa communauté une fois rentré en Europe.
2/3 – Qui sont les Rohingya ?
Rohingya veut dire « habitant de Rohang », nom donné à l’Arakan par les musulmans de cette région. Leur langue est un dialecte chittagonien (langue parlée à Chittagong au Bangladesh). C’est une langue indo-aryenne apparentée au bengali.
Les indiens déplacés par les britanniques
Il est difficile de savoir depuis quand ils habitent la région arakanaise. Les personnes avec qui j’ai discuté en 2011 m’ont parlé de l’époque coloniale anglaise. Alors que l’Empire britannique avait unifié « Les Indes », de très nombreuses familles musulmanes indiennes ont été transférées dans la partie birmane. Beaucoup se sont vues confiées des postes administratifs. Ce n’est qu’en 1937 que les Anglais ont finalement dessiné une frontière pour séparer la Birmanie des Indes (aujourd’hui Bangladesh au sud et Inde au nord).
Plus tôt, un royaume cosmopolite et puissant.
Mais avant les Anglais, alors que l’Arakan était un Royaume indépendant, à l’apogée de son influence, elle ne formait qu’un seul grand territoire avec la partie orientale du Bangladesh. Cette zone commerciale prospère dont Mrauk U était la capitale avait même un quartier portugais en son centre. Les échanges étaient nombreux et prospères. Les commerçants voyageaient en totale liberté. Les échanges ne se limitaient pas aux nourritures et objets : il y existait aussi un commerce d’esclaves. Jacques Pierre Leider[1] note que « L’Arakan était au XVIIème et XVIIIème siècle un marché d’esclaves important où des marchands indiens ou la Compagnie hollandaise venaient s’approvisionner. » Nombreux Bengalis de la région de Chittagong se sont retrouvés sur les marchés d’esclaves d’Arakan. Le roi, quand à lui, se réservait un quart des prisonniers et beaucoup ont été employés à des travaux agricoles par des propriétaires arakanais.
Ali Khan, roi d’Arakan
Toutefois, la religion du Royaume d’Arakan est bouddhiste depuis le XIème siècle. A noter qu’en 1434, le roi de Mrauk U, a pris un nom musulman, il s’est fait appeler Ali Khan. Il s’agissait d’un geste symbolique au moment où il à envahi la région de Chittagong. Son père avait fait construire une mosquée à Mrauk U. Mais aucun roi ne s’est jamais converti à la religion musulmane.
1948, indépendance et reconnaissance
Lors de l’indépendance de la Birmanie en 1948 orchestrée par le Général Aung San (père de Aung San Suu Kyi), les Rohingya sont reconnus comme étant une des (nombreuses) minorités nationales.
Apatrides
En 1962, l’arrivée au pouvoir du Général Ne Win change entièrement la politique. Il n’existe plus de minorité ethnique dans le pays, c’est la « birmanisation ».
En 1982, le régime birman reconnaît officiellement 135 ethnies, il s’agit des groupes qui vivaient dans le pays avant la colonisation britannique (avant 1824). Les Rohingya, considérés comme « importés » par les colons, n’en font pas partie, ils se voient refuser la citoyenneté du Myanmar et deviennent des apatrides.
3/3 – L’histoire continue dans l’actualité… (hélas)
Mars 2012. Ashin Wirathu, nationaliste et bouddhiste intégriste, condamné et emprisonné en 2003 pour avoir d’attisé la haine raciale, est libéré lors d’une amnistie.
Juin 2012. Le viol (supposé) d’une jeune fille arakanaise par un Rohingya est vengé par le meurtre de dix musulmans à Sittwe. Plusieurs villages sont brûlés. Au moment où les événements prennent la tournure d’une guerre civile, l’armée centrale reprend le contrôle complet de l’Etat et impose l’état d’urgence.
Septembre 2012. Ashin Wirathu prend la tête de manifestations à Mandalay demandant l’expulsion des Rohingya du pays. Son discours raciste et violent revêt une forme inédite puisqu’il est moine. (Pour rappel, les moines sont sensé promouvoir la parole non-violente du Bouddha). Il soutient très habilement le gouvernement issu des miliaires.
Ses discours misogyne visent aussi Aung San Suu Kyi, l’opposante historique, qui cumule le fait d’être une femme et d’avoir été mariée à un étranger (un britannique).
Les actions de Wirathu sont le détonateur d’une série de troubles dans le pays, dont une violente dispute dans la ville de Meiktila qui dégénère. Un quartier entier de la ville est incendié, une cinquantaine de personnes meurent.
Juin 2013. Le magazine « Times » fait l’honneur de sa couverture à Ashin Wirathu. Il y est décrit comme le « Ben Laden bouddhiste » ou comme « Hitler en toge ». Il s’enorgueilli d’être détesté par l’occident et présente ceci comme la marque de son importance et de son influence. Toutefois, au Myanmar, les gens qui soutiennent ses idées sont minoritaires.
Avril 2016. Après vingt ans passés en résidence surveillée, Aung San Suu Kyi, brillamment élue aux élections parlementaires devient Conseillère d’Etat du Myanmar. C’est un tournant politique majeur.
Septembre 2016. Soucieuse de trouver une solution pacifique au conflit en Arakan, Aung San Sur Kyi mandate la Fondation Kofi Annan pour une médiation neutre et impartiale. La commission[2] est composée de six experts locaux et trois internationaux, elle est présidée par Monsieur Kofi Annan, ancien secrétaire des Nations Unies.
La création de cette commission est immédiatement critiquée et moquée par le prétendu moine Wirathu qui parle d’ingérence dans les affaires nationales. Pour lui, il n’y a pas d’autre solution que l’élimination des musulmans.
Octobre 2016. Un groupe armé qui se fait appeler ARSA (Armée du Salut des Rohingya d’Arakan) entre en scène. Ils attaquent trois postes de l’armée du Myanmar près de la frontière avec le Bangladesh.
Selon le Daily Star de Dhaka[3], il y a de quoi s’inquiéter : Ataullah Abu Ammar Jununi, l’animateur de ce groupe est né à Karachi au Pakistan et a grandi en Arabie Saoudite. Il s’est illustré ces dernières années dans plusieurs actions anti-birmanes dans le monde. Toujours selon le Daily Star, ce groupe serait financé par la diaspora rohingya ainsi que des donateurs privés en Arabie Saoudite et au Moyen-Orient. Il n’est pas Rohingya lui-même.
29 janvier 2017. Maître Ko Ni, avocat au Myanmar est assassiné d’une balle dans la tête à l’aéroport international de Yangon. De confession musulmane, cet avocat était proche de Aung San Suu Kyi, et conseiller juridique de son parti la LND (Ligue Nationale pour la Démocratie). Il revenait, avec une délégation gouvernementale, d’Indonésie où il avait participé à une rencontre régionale sur les tensions dans l’Etat d’Arakan. Personnage au franc parlé, Ko Ni avait critiqué la LND en 2015 pour n’avoir pas présenté de candidats musulmans aux élections législatives[4], il était une voix respectée dans le pays. Il qualifiait de « ridicules » les lois sur la religion et la race adoptées par le gouvernement précédent. Il était en train de travailler, sur la demande de Aung San Suu Kyi, sur un texte législatif visant à criminaliser les discours de haine qui se propagent dans le pays[5].
Mars 2017. La justice du Myanmar condamne les incitations à la haine de Ashin Wirathu. Il lui est désormais interdit de s’exprimer publiquement. Il se moque de cette interdiction en apparaissant avec un sparadrap sur la bouche et diffusant ses anciens sermons au-travers d’enregistrements. Il rebaptise son mouvement « Mabata ».
24 août 2017. La Commission présidée par Kofi Annan présente son rapport final dans lequel il est préconisé des mesures pacifistes urgentes pour prévenir la violence, maintenir la paix et forcer la réconciliation. Parmi ces mesures, l’accès à la nationalité et à l’éducation.
… mais cette présentation est immédiatement occultée par un événement brutal :
25 août 2017. L’ASRA lance une attaque simultanée de plusieurs nouveaux postes militaires. Selon Le Monde[6] : 150 terroristes rebelles, plus de 20 postes militaire attaqués, 89 morts dont une dizaine de policiers. The Straight Times de Singapour[7] avance que plusieurs combattants pakistanais et indonésiens ont participé à ces attaques. L’objectif du groupe terroriste armé est clairement de saboter les efforts de paix lancées par le gouvernement. L’opinion publique au Myanmar est choquée, impossible dans la situation actuelle de donner des passeports à des gens qui pourraient avoir un lien avec le terrorisme. L’armée (entièrement indépendante du gouvernement) réplique sans attendre, forçant des dizaines de milliers de Rohingya à fuir vers le Bangladesh. D’autres populations sont atteintes indirectement, comme les hindous, et de plus petites ethnies locales qui vivent dans la région.
En très peu de temps, la situation a gravement dégénéré. Aujourd’hui, il n’est plus possible d’avoir des informations exactes sur les événements, aucun observateur n’est autorisé à pénétrer dans la région. L’armée a le pouvoir exclusif et le gouvernement doit manœuvrer en équilibriste entre une opinion publique choquée et une armée révoltée. Entre un groupe islamo-terroriste étranger (qui soutient la minorité des Rohingya) et un mouvement bouddhiste interne (qui soutient l’ancien gouvernent militaire).
Contrairement aux précédentes attaques de 2012 et 2016, les médias occidentaux dénoncent l’inactivisme d’Aung San Suu Kyi, certains vont jusqu’à relayer des pétitions demandant qu’on lui retire son Prix Nobel de la Paix. Les forums des médias sociaux diffusent des informations à tout vent. Une guerre médiatique a commencé. Une majorité des commentaires qui attisent la violence sont postés depuis le Moyen-Orient.
Gardant son sang froid, la Conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi a dénoncé un iceberg de désinformation. Mais il est tentant de vouloir renverser une icône d’autrefois.
Dans un communiqué de presse daté du 11 septembre 2017, le gouvernent du Myanmar salue les recommandations de la Commission consultative de M. Kofi Annan du 24 août 2017 et annonce qu’un comité ministériel sera chargé de suivre l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations. Le gouvernement du Myanmar demande « le soutien de la communauté internationale dans ses efforts pour apporter la stabilité, la paix et le développement à l’État Rakhine. »
19 septembre 2017. Aung San Sur Kyi choisi de ne pas se rendre à l’assemblée générale de l’ONU et s’exprime de Naypidaw, capitale du Myanmar, devant ses concitoyens pour un message à destination de la communauté internationale. Elle affirme que la Birmanie est prête à organiser le retour des 410’000 membres de la communauté Rohingya qui se sont réfugiés au Bangladesh. « Nous sommes prêts à débuter les vérifications d’identité des exilés en vue de leur retour ».
Aujourd’hui au Myanmar, les nombreuses autres communautés musulmanes continuent de vivre en paix avec le reste de la population. Le groupe Mabata mené par Wirathu est marginal. La population reste soudée derrière le gouvernement d’Aung San Suu Kyi. Mais pour l’opinion publique, les Rohingya sont des terroristes.
Toutes les photos sont de l’auteur du texte ©fredalix et ont été prises à Mrauk U et Sittwe en mars 2011.
[1] Le Royaume d’Arakan (Birmanie) / Jacques Pierre Leider. Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Paris 1998.
[2] http://www.rakhinecommission.org
[3] http://www.thedailystar.net/frontpage/birth-arsa-1458535
[4] Source : http://www.lepetitjournal.com/birmanie/2016-05-17-12-49-28/en-bref/269461-assassinat-le-conseiller-juridique-de-la-lnd-abattu
[5] Source : http://www.courrierinternational.com/article/birmanie-la-mort-tragique-de-ko-ni-fragilise-la-transition-democratique
[6] http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/08/25/une-trentaine-de-morts-dans-l-attaque-de-rohingya-en-birmanie_5176353_3216.html
[7] http://www.straitstimes.com/opinion/myanmars-bengali-problem-threatens-to-embroil-the-region
En focalisant l’ire des médias étrangers, l’animal à sang froid (ASSK) que tu évoques a surtout fait écran…
Article extrêmement intéressant qui met en relation votre périple d’il y a 6 ans et la situation qui s’est dégradée très rapidement ces derniers mois. On s’aperçoit aussi de la monstrueuse désinformation des médias occidentaux quant au suivi de la crise…
Belle découverte de ton article ! Merci pour ces précieuses informations qui permettent de mieux cerner l’histoire actuel du pays. Plutôt que d’écouter ces foutus médias en boucle…
Merci 🙂
Merci pour ton commentaire. Bien sûr il ne s’agit que de mon avis basé sur mes observations, je ne prétends pas avoir raison. L’avenir nous l’apprendra.