Fin octobre 2020, je grimpe sur ma petite moto et je pars en direction de l’Issan, région du Nord-Est de la Thaïlande. Un voyage d’environ 4000 kilomètres en 3 semaines.
célébrer Loy Kratong entre Nord et Nord-Est
28 octobre, Sukhothaï
Le voyage commence avec la célébration de la fête de Loy Kratong, la fête des lumières que l’on envoie flotter sur les eaux. Ma première escale est la ville historique de Sukhothaï. En temps normaux, le festival de Loy Kratrong à Sukhothaï attire les foules, mais cette année est particulière et j’ai la chance de pouvoir assister au spectacle son et lumière gratuitement.
31 octobre 2020, Loei
Fortes pluies sur toute la région, j’essaie de passer entre les gouttes, et par chance mon poncho me protège bien quand je roule. En arrivant dans la province de Loei, on peut dire que j’entre dans la région d’Issan. Les gens de Loei se considèrent comme étant à la fois de la culture du Nord et du Nord-Est. Loei est une province montagneuse avec le Mékong qui coule au nord. Le Mékong marque la frontière d’avec le Laos.
Je décide de passer la nuit dans le village de Chiang Khan. Ce gros bourg était encore méconnu il y a dix ans. Jusqu’à ce que les locaux mettent en avant leur héritage architectural: des dizaines de maisons en bois alignées sur la rive du Mékong. En deux-trois ans, le village endormi s’est métamorphosé et toutes les petites maisons en bois sont devenues des maisons d’hôtes.
C’est aujourd’hui un jour férié puisque c’est la pleine lune de Loy Kratong. J’ai beaucoup de peine à trouver un logement à un prix raisonnable. Les rues débordent de citadins venus se prendre en photo. Il n’y a rien de vraiment charmant à ce spectacle mais je m’amuse malgré tout.

la descente du Mékong
1er novembre, Chiang Khan
Les milliers de touristes venus des villes sont dans la rue pour participer à la traditionnelle marche des moines qui acceptent les aumônes en échange d’une bénédiction. Beaucoup de ces citadins branchés en profitent pour se prendre en selfie pour montrer qu’ils gagnent des mérites dans le grand jeu du karma.
Je reprends la route 211, une des plus belle du pays (à mon avis). Elle suit le cours du Mékong sur la rive droite. Le Laos est sur la rive gauche, les montagnes verdoyantes sont partout !
2 novembre, Buen Khan
Après une nuit à Nong Khai, c’est par la route 212 que je continue mon chemin en aval du Mékong. Je fais un arrêt au point où le fleuve est le plus étroit.
3 novembre, Buen Khan
Ce matin, je grimpe sur une colline rocheuse où un temple a été construit. La vue sur la plaine est impressionnante. J’ai la bonne idée de commencer l’escalade tôt le matin, parce qu’après 9 heures il fait déjà trop chaud.
En fin d’après-midi j’arrive dans la ville de Nakorn Phanom.
4 novembre, Nakorn Phanom
J’ai suivi le fleuve Mékong sur environ 550 kilomètres. Ce matin, une nouvelle fois je peux admirer le lever du jour sur le fleuve, les pêcheurs et le Laos voisin sur l’autre rive. Le Laos est d’autant plus distant que depuis le début de la pandémie toutes les frontières sont fermées.

les That sacrés
En Issan du nord (de culture lao), les stupas prennent le nom de That, ils ont une base rectangulaire ils sont longs et pointus. La région de Nakorn Phanom est connue pour ses huit That sacrés. Je me suis mis en tête d’aller les visiter. Mon itinéraire me permet d’en voir cinq.
Pour ceux que ça intéresse, mais je doute que ce soit le cas, les 8 That sacrés de la région de Nakorn Phanom sont : Wat Prathat Phanom, Wat That Renu Nakorn, Wat That Si Khun, Wat That Mahachai, Wat That Maruka Nakorn, Wat That Prasit, Wat Prathat Uthen, Wat Tri Phum.
Alors que j’entre fièrement avec ma petite moto dans le temple de Maruk Nakorn, une localité perdue sur la carte, j’ai la surprise de me parquer à coté d’une moto Honda comme la mienne qui porte elle aussi des plaques de Chiang Mai! Je ne suis donc pas le seul à avoir fait les plus de mille kilomètres jusqu’ici.




Avec ce tour des That, je clos ma descente du Mékong que j’ai suivi sur environ 600 kilomètres. Je me dirige maintenant vers la province de Roi Et, au centre de la région d’Issan.

peintures murales : ici, le sacré vient de la communauté
5 novembre, Roi Et
Je passe la journée à me promener dans la ville. Je vais admirer les peintures murales sur le Viharn du temple Klang Ming Muang. Ces peintures un peu naïves contrastes avec les dessins cosmologiques que l’on voit habituellement sur les temples du Siam. Elles contiennent des mélange de mythologie et d’histoires locales. C’est ce qui va m’occuper les prochains jours.
6 novembre, Roi Et
Je fais un petit crochet à mon itinéraire pour aller me promener dans un grand centre de méditation. Le temple en lui-même est une réplique de celui de Boroboudour en Indonésie.
le même jour, province de Mahasarakham
Je me suis dessiné un circuit qui me permet de visiter six petits temples isolés dans des villages de l’Issan profonde. Ces temples ont en commun d’avoir les murs extérieurs peints. Ces style de dessins sont typiques de la région. Plutôt que d’avoir mis en avant la cosmologie bouddhiste, ils ont peint des fresques dans lesquelles les légendes se mélangent aux histoires de la communauté locale. Je ne vais pas développer ce sujet aujourd’hui, je le ferai dans un prochain post.
7 novembre, Khon Kaen
Il n’y a rien de pire au monde que les grandes routes qui traversent l’issan. ces grandes artères attirent les fous du volant qui slaloment entre des énormes camions. Quitte à faire des détours, je choisi des routes de campagne : je sinue entre les villages, empruntant des chemins de terre, saluant des vaches au passage, je rejoins la grande ville de Khon Kaen au centre de l’Issan.

8 novembre, Khon Kaen
A une vingtaine kilomètres de la ville de Khon Kaen je visite le sixième temple riche de peintures murales naïves. Une nouvelle fois, je suis étonné par le style brut et sans tabou des artistes.
Je ne vais pas aller visiter le village qui élève des cobras, j’ai une peur panique des serpents et je n’ai pas mis le masochisme au programme de ce voyage.
9 novembre, Udon Thani
Udon Thani est une des plus grande ville d’Issan, certainement la plus connue des expatriés, elle a été une base militaire importante pendant la guerre froide. Les américains faisaient décoller leurs avions depuis Udon pour aller bombarder le Vietnam et le Laos.
J’ai très souvent traversé Udon, mais je n’y avais jamais passé la nuit. J’occupe ma journée d’aujourd’hui à me promener dans cette ville qui n’est pas belle, (comme beaucoup d’autres villes du pays) et où je ne trouve aucun charme particulier sinon la possibilité de manger une cuisine occidentale dans le quartier dévolu aux expats.

10 novembre, Loei : la boucle est bouclée, entré en Issan par Loei, c’est par ici que je vais en sortir. Je repère un petit lac au-dessus de la ville, c’est un endroit très calme qui semble attendre les visiteurs du week-end. Des maisons flottantes peuvent se transformer en place de pique-nique.
Alors que je quitte la région d’Issan, je fais encore une halte à Uttaradit, puis à Phrae. Le 14 novembre je suis de retour à Chiang Mai.
un autre beau voyage pour decouvrir ton pays… Merci de partager Fred