Deux percussionnistes ouvrent et ferment une paire de bambous en frappant le rythme. Une danseuse sautille au-dessus de ces tiges en mouvement. Ceci est la base de la Danse du Bambou qui est la fierté du peuple Mizo.
La Danse du Bambou aurait été inventée par les colons espagnols aux Philippines (mais rien ne le prouve).
Cette danse est connue dans plusieurs cultures asiatiques, notamment chez le peuple Mizo qui vit dans les hautes montagnes entre l’Etat du Mizoram en Inde, et l’Etat Chin au Myanmar.
Chez les Mizo, ce n’est pas une, mais quatre paires de bambous qui sont activées au sol par les percussionnistes. Les danseuses sont au nombre de deux groupes de quatre. Cette danse a pris le nom de Cheraw Dance et daterait du premier siècle de notre ère (ici aussi, rien ne le prouve, sinon la conviction de ce peuple).
La Cheraw Dance fait partie du patrimoine culturel du peuple Mizo. Le 12 mars 2010 à Aizawil au Mizoram, ce sont 10’732 danseuses et percussionnistes qui ont participé à la plus grande danse du bambou jamais effectués. Cette performance est entrée dans le Livre des Records.
Ma vidéo chez les Mizo (cliquez pour visionner)
Dans la rythmique de cette danse, le son des bambous « applaudis » est plus aigu que le son des bambous frappés au sol. Les danseuses n’ont pas besoin de baisser les yeux, elles entendent au rythme si les bambous sont ouverts ou fermés.
Des gongs, tambours et xylophones accompagnent la musique. Cette danse est exécutée lors de toutes les fêtes. Les mouvements imitent les mouvements de oiseaux ou des arbres dans le vent.

J’ai eu la chance de la voir par deux fois en 2019 pour la fête nationale Chin qui a lieu le 20 février dans tout cet état de hautes montagnes au nord-ouest du Myanmar.
J’ai filmé la première vidéo à Rih-khwadar à quelques centaines de mètres de la frontière Indo-birmane. Ici vit le peuple Mizo que les britanniques ont séparé d’une frontière au XIXème siècle.

La seconde vidéo a été filmée à Falam deux jours plus tôt. Les Chin de Falam ne font pas partie du peuple Mizo mais ont, eux aussi, une adaptation de cette danse. Si le principe est exactement le même : quatre paires de bambous frappés par huit percussionnistes au-dessus desquels évoluent deux groupes de quatre danseuses, le rythme est complètement différent et il est accompagné de chants.
La Danse du Bambou chez les Falam (cliquez pour visionner)
Une autre adaptation croise les paires de bambous pour former un quadrillage en mouvement au sol. Les danseuses sautillent en rond dans le damier.
Généralement les rôles sont partagés entre les hommes qui frappent le rythme et les femmes qui dansent. Mais il arrive qu’un homme s’ajoute aux danseuses.
toutes les photos et vidéos par Frédéric Alix, en février 2019 à Falam et Rih-khwadar, Etat Chin, Myanmar.
Comme toujours, ce billet reste ouvert, si vous avez des documents et des informations qui pourraient compléter ma recherche, je serais heureux de les voir. J’espère avoir la chance d’assister à de nouvelles danses du bambou et à pouvoir les partager avec vous ici.
C’est bon d’etre curieux et de vouloir apprendre sur ce que nous voyons pres de chez nous ou en voyage. J’aime bcp les costumes de ces danseurs et danseuses. Merci du partage.